Anticipant une application de moins en moins suivie du port du masque dans les transports avec les premières chaleurs, Olivier Véran avait annoncé sa levée à partir du 16 mai : le citoyen lambda ne doit pas être habitué à la désobéissance civile. Si la grande majorité l’a retiré, une minorité non négligeable continue de le porter… On se demande bien ce qui serait capable maintenant de leur faire retirer leur « nezotte » (pendant de la « culotte ») que certains semblent résignés à porter à vie.
Pour le citoyen lambda (en bonne santé ainsi que sa famille), les mesures sanitaires sont totalement levées, le contrôle du pass à l’entrée des établissements de santé et la suspension des soignants non-vaccinés étant largement invisibilisée dans les médias et ce malgré un manque de personnel soignant de plus en plus difficile à cacher :
Profitons de ce statu-quo sur le front de la vaccination pour en anticiper les futurs développements. Au niveau national français, la trêve électorale devrait être maintenue jusqu’au second tour des législatives, le 19 juin. A partir de cette date, le calendrier va s’accélérer : tout d’abord, la loi dite de « Vigilance sanitaire » prolonge le « régime de sortie de l’état d’urgence sanitaire » (sic) jusqu’au 31 juillet 2022. Le parlement fraichement élu va devoir plancher très rapidement sur une nouvelle prolongation de la « sortie » de l’état d’urgence sanitaire voire son intégration dans le droit commun. S’il semble peu crédible de lancer un « Project Fear » début juillet sur une maladie pulmonaire hivernale, ne doutons pas un instant que l’Assemblée saura profiter de la torpeur estivale pour commettre toutes les forfaitures.
Comme nous allons le voir, il serait surprenant que le gouvernement se lance, comme l’an dernier, dans une offensive vaccinale estivale : l’effet de sidération du discours du 12 juillet 2021 paraît difficile à réitérer. Par ailleurs, le gouvernement est également soucieux de ses propres vacances et il est toujours sage de remettre une tâche difficile à plus tard… C’est ainsi qu’il faut interpréter tous les signaux gouvernementaux et ses médecins affiliés sur « un nouveau variant à l’automne qui pourrait justifier une 2ème dose de rappel » en espérant que les français oublient que 2 + 2 = 4.
Car que va-t-il se passer à l’automne ? Les lecteurs historiques ont vu comment Olivier Véran s’était misérablement écrasé sur le mur vaccinal du 14 février 2022 : suite à sa propre décision de réduire la validité des doses de 6 à 4 mois, des millions de français risquaient la désactivation sociale et le narratif autour de l’extrême minorité d’antivax complotistes aurait eu du mal à tenir. Olivier Véran s’en était sorti par un charabia de règles d’attributions des pass sanitaires/vaccinaux, la crise ukrainienne apportant un relai médiatique salvateur. Si Olivier Véran était face à un mur vaccinal, ce qui se prépare à l’automne est d’une toute autre ampleur à l’échelle de l’Union Européenne.
En effet, un certificat COVID numérique de l’UE en cours de validité nécessite au choix:
- un certificat de vaccination si au moins 14 jours et pas plus de 270 jours se sont écoulés depuis la dernière dose du schéma de primovaccination, ou si la personne a reçu une dose de rappel;
- un résultat négatif à un test PCR, obtenu au maximum 72 heures avant le voyage, ou à un test rapide de détection d’antigènes, obtenu au plus tard 24 heures avant le voyage;
- un certificat de rétablissement indiquant que 180 jours au maximum se sont écoulés depuis la date du premier résultat positif à un test PCR.
Source : https://ec.europa.eu/info/live-work-travel-eu/coronavirus-response/safe-covid-19-vaccines-europeans/eu-digital-covid-certificate_fr
Ainsi, à l’échelle de UE, entre le 15 Août et le 15 Novembre 2022, 225 millions de doses arriveront au terme de leur période de validité de 270 jours (correspondant aux doses injectées entre le 18 Novembre 2021 et le 18 février 2022, i.e. la quasi-totalité des doses boosters). A ces 225 millions de certificats covid désactivés, il faut ajouter la péremption après 180 jours des certificats obtenus grâce à un test PCR positif : La Grande Désactivation qui va avoir lieu entre 15 Août et le 15 Novembre 2022 devrait concerner 225 millions de personnes (péremption de la dernière dose) + 19 millions de PCR+ n’ayant pas de dose valide par ailleurs, soit environ 245 millions de Certificats désactivés sur cette période. On comprend désormais l’ampleur de la tâche qui se dresse devant Ursula Van Der Leyen : une énième dose de rappel pour au moins 245 millions de personnes, soit 48% de la population européenne, réparties dans des territoires différents, parlant des langues différentes…
Par ailleurs :
- Seul 52% de la population européenne a adhéré au premier booster (56% pour la France)
- 31% de la population européenne a déjà été testée positive au covid (43% pour la France). Cette partie de la population sera nettement moins sensible à un « Project Fear » même si certains sont persuadés d’avoir été sauvés par le vaccin.
- Si les effets secondaires graves indiscutablement liés au vaccin restent trop peu remarqués, les fortes fièvres et troubles menstruelles post-vaccination sont observés fréquemment.
- Pour le citoyen lambda, la libre circulation d’un pays à l’autre est l’un des avantages les plus visibles de la construction européenne, la supprimer ne ferait qu’augmenter la défiance déjà grandissante envers les institutions européennes.
Pour pouvoir maintenir les règles du certificat covid européen, il va donc falloir appliquer des méthodes coercitives, la suppression du ciné et de l’apéro en terrasse ne seront plus suffisantes pour la majorité de la population. On peut donc s’attendre au chantage à l’emploi, à la scolarité, à la vie associative, aux tickets de rationnement, etc.
En bon élève européen, et sous la pression de la récente visite de Bill Gates, Macron positionne ses troupes pour lancer son offensive vaccinale automnale :
- Elisabeth Borne, partisante de la suspension des contrats de travail pour non-vaccination
- Aurélien Rousseau, son directeur de cabinet, ancien président de l’ARS Ile-De-France
- Etc.
Nul doute que nous aurons droit à un Ministre de la Santé « à poigne ». En parallèle de cette offensive, bien qu’ignorées par nos dirigeants, les impacts de l’inflation et des pénuries vont se faire de plus en plus sentir sur le pouvoir d’achat et sur l’activité des entreprises sans compter la disponibilité du gaz de chauffage pour l’hivers. Si le scénario semble écrit d’avance, tout risque de ne pas se passer comme prévu… en attendant, préparons-nous !
Jeffrey