À notre empereur
Moi bon citoyen, je tiens à saluer le maître de l’anaphore,
« Moi président », qui est de retour dans l’arène, tel un matamore.
Moi bon citoyen, je rends hommage au maître des horloges,
A notre président, que dis-je ?, notre empereur en toge,
Lui qui a dissous pour nous redonner la parole
Et désigner nos nouveaux délégués, comme à l’école.
Moi bon citoyen, j’ai suivi la campagne à la télé, à la radio,
Ecouté les experts, les analystes, lu les éditoriaux.
Moi bon citoyen, j’ai eu le choix entre trois blocs,
Et pas mille candidats, c’était simple, sans équivoque,
Moi bon citoyen, j’ai été appelé à faire barrage,
Pour que Bardella ne prenne pas tout le fromage.
Moi bon citoyen, je m’intéresse aux polémiques,
Entre adversaires et serviteurs de la République.
Moi bon citoyen, que l’on taxe parfois de macroniste,
J’assume, en responsabilité, être un modéré et un légitimiste,
Et je suis, moi, bon citoyen, fier de notre belle démocratie,
Où l’on me dit s’il faut que je vive debout, couché ou assis.
