La théorie des intelligences multiples, un neuromythe ?
Le 16 novembre prochain, Julie Debord nous présentera l’école qu’elle a co-créée à Saint-Germain-en-Laye : l’École des Intelligences Multiples. Sans l’avoir rencontrée et sans connaître par avance son propos, nous pouvons peut-être déjà désamorcer quelques préjugés que nous pourrions avoir sur le sujet. D’abord, nous pouvons d’ores et déjà interroger le choix de ce nom. En effet, la théorie sur les Intelligences Multiples est très controversée : elle reposerait sur un neuromythe, c’est-à-dire une croyance erronée sur le fonctionnement du cerveau1. Quoi qu’il en soit, malgré les critiques formulées par les spécialistes, la théorie des intelligences multiples a le mérite de relativiser la théorie piagétienne selon laquelle l’intelligence serait mesurable ; les tests de QI ne reposent que sur un seul type d’intelligence (l’intelligence logico-mathématique) alors que nous sommes tous intelligents, mais nous sommes intelligents différemment et dans des domaines variés ; nos cerveaux ont été plus ou moins stimulés et nos aptitudes dépendent des circuits qui ont été les plus sollicités. Certes, les neurones ne se développeront jamais autant que pendant la petite enfance, mais la plasticité cérébrale, qui, elle, n’est clairement pas un neuro-mythe, fait qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre et se perfectionner. La théorie des intelligences multiples et les apports récents des neurosciences ont donc permis de désacraliser l’intelligence logico-mathématique, de valoriser les apprenants qui auraient développé d’autres types d’intelligence et de délivrer un message d’espoir à ceux qui se sentiraient défavorisés. Voici donc des outils favorisant la connaissance de soi et la confiance en soi. J’imagine que c’est uniquement dans ce sens que doit s’expliquer le nom donné à cette école et qu’il est inutile de s’avancer davantage dans le débat scientifique autour de ces théories.
La baisse du niveau, pourquoi ? Les vrais débats.
On parle beaucoup de l’éducation aujourd’hui, et à juste titre. Personne ou presque ne conteste que le système éducatif est en panne, qu’il y a une baisse du niveau2, que les élèves ne sont plus les mêmes aujourd’hui, etc. Cependant, il faudrait éviter de s’aventurer dans de faux débats qui étaient valables il y a quelques années ou décennies, mais qui aujourd’hui sont dépassés, justement parce que notre société a énormément évolué ces dix ou quinze dernières années.
Les débats spontanés sur lesquels il faudrait s’interroger sont les suivants :
– éducation traditionnelle rigoriste contre éducation libertaire
– école « de Jules Ferry » qui garantissait un bon niveau aux élèves contre école aujourd’hui dégradée qui, si elle ne fait pas baisser volontairement le niveau des élèves, tout du moins s’accommode d’une baisse de niveau devant laquelle elle se sent impuissante
– école publique / école privée sous contrat / école privée hors contrat
Y a-t-il encore des écoles qui se revendiquent des idées soixante-huitardes telles qu’elles sont exposées dans Libres enfants de Summerhill d’Alexandre S. Neill ? Peut-être les Forest Schools (écoles dans la forêt) et les écoles démocratiques, qui restent tout de même très marginales au sein du paysage scolaire, quand même nous ne prendrions en compte que les écoles « libres » (écoles privées sans contrat d’association avec l’État). Mis à part ces écoles très marginales, il y a, semble-t-il, consensus sur le fait que l’enfant a besoin, pour se développer correctement, d’un cadre ferme et sécurisant, de règles de vie fixes et fermement établies. Il a également besoin d’être confronté à la frustration et de développer des capacités d’inhibition.
Idées reçues sur la pédagogie active
Par exemple, la pédagogie inspirée de Maria Montessori est encore trop facilement associée à une pédagogie libertaire au sein de laquelle l’enfant fait ce qu’il veut. C’est au contraire une pédagogie qui met en œuvre une discipline très stricte qui permet à l’enfant de s’instruire rapidement et efficacement, guidé par l’adulte, et un matériel adapté pour nourrir son aspiration naturelle à l’acquisition du savoir. Le livre de Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l’enfant (Les Arènes, 2016), est devenu une référence pour comprendre l’intérêt actuel de la pédagogie développée à partir des années 1920 par une femme médecin italienne. Croisant la méthode pédagogique élaborée par Maria Montessori et ses descendants avec les travaux des neurosciences (les études permettant une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau), notamment ceux de Stanislas Dehaene, Céline Alvarez est devenue professeur des écoles afin de mettre en place la pédagogie Montessori dans une école maternelle publique au sein d’un quartier dit défavorisé (Gennevilliers, Seine-Saint-Denis)3. Elle a obtenu de si bons résultats qu’à la fin de la Grande Section ses élèves savaient tous lire, écrire et compter comme des enfants de fin de CP dans le système traditionnel. Un scandale pour l’Éducation Nationale qui lui a retiré son budget dès l’année suivante, la poussant à démissionner.
Le problème de la pédagogie Montessori n’est pas le manque de discipline ou la baisse de niveau qu’elle engendrerait. L’une des études maîtresses qui corroborent les idées d’Alvarez et Dehaene est le fameux test du chamallow4, qui montre que les enfants qui réussissent le mieux scolairement sont ceux qui ont réussi à s’abstenir de manger une guimauve alors qu’ils ont été laissés seuls face à cette friandise : plus les enfants ont su développer des capacités d’inhibition, mieux ils réussissent sur le plan scolaire.
L’un des problèmes que pose cette pédagogie est qu’elle favorise le travail individuel au détriment du travail de groupe et que d’autre part, elle s’appuie sur un état de concentration de l’enfant qui n’est atteignable que lorsque l’enfant choisit son activité (on retrouve cet état de concentration maximale dans la notion de flow popularisée par le psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihályi5). Il est donc nécessaire d’aménager cette pédagogie et de l’enrichir d’autres éléments quand l’enfant grandit, surtout si on veut qu’il trouve sa place au sein du modèle social dominant, un monde hypercompétitif où le travail d’équipe et l’adaptation aux contraintes de l’environnement sont considérés comme des facteurs-clés de réussite.
La liberté pédagogique pour contrer la baisse du niveau ?
C’est pourquoi, pour le collège et le lycée, encore plus que pour les écoles élémentaires, il serait plus pertinent de s’attacher à l’efficacité de l’enseignement et au bien-être des apprenants qu’au respect stricto sensu d’une méthode pédagogique. Et cette efficacité et ce bien-être reposent sur une culture pédagogique et une expérience que l’enseignant ne reçoit pas d’office et doit aller chercher par lui-même ; les enseignants sont loin d’être tous égaux devant cette question. Il appartient également aux parents de se renseigner sur les écoles et les méthodes pédagogiques pour préparer l’avenir de leurs enfants ; c’est malheureusement rarement possible si on choisit l’école publique ; heureusement qu’il y a des écoles privées, car la liberté pédagogique et la liberté d’enseignement sont des caractéristiques fondamentales d’un État démocratique récemment mises à mal par les restrictions que la Présidence d’Emmanuelle Macron a fait peser sur l’Instruction en Famille.
Quoi qu’il en soit, le degré de qualité et de performance d’une école se mesure à la fois au degré de compréhension et d’assimilation des concepts et de bien-être de ses élèves. Une question globale qui serait intéressante à soulever est la suivante : est-il vraiment nécessaire de noter les élèves pour qu’ils apprennent efficacement et se sentent bien dans leurs baskets ? Le biais cognitif que pose la note est le suivant : les élèves apprennent essentiellement pour la note, plus que pour les contenus des enseignements6 ; c’est-à-dire que leur motivation n’est pas leur attrait naturel pour le savoir (celui qu’Aristote évoque au début de sa Métaphysique), mais le désir d’avoir une note au-dessus de celle des autres. Il y a d’autres systèmes éducatifs qui permettent une progression mesurable sans tomber dans ce biais cognitif, par exemple les ceintures de compétences issues de la pédagogie institutionnelle de Fernand Oury7, qui sont pratiquées dans certaines écoles primaires, qu’elles soient publiques ou privées, voire dans certains collèges – tout dépend des connaissances pédagogiques et de la sensibilité du professeur. Voilà un débat qui est vraiment intéressant aujourd’hui, mais la réponse à cette question est déjà donnée par un système mondial qui cherche à tout quantifier, à mettre en concurrence les individus les uns avec les autres, à privilégier les grosses structures (écoles, hôpitaux, prisons, etc.) au détriment des petites structures qui favorisent l’interaction humaine et les sentiments fraternels.
Une école différente pour l’émergence d’un monde différent ?
Le choix d’une école alternative, ou d’une méthode alternative, est alors le choix qui donne l’espoir d’un autre monde. C’est la première brique du changement. Les enfants sont les hommes de demain, d’où l’importance de cet enjeu. Choisir une école différente pour son enfant, c’est un acte d’une grande audace. Beaucoup de parents se posent la question de l’intégration future de leurs enfants dans la société quand on fait le choix d’une école différente. Le fait que ces écoles accueillent beaucoup d’élèves qui n’ont pas pu s’adapter au système scolaire traditionnel (décrochage scolaire, troubles de l’apprentissage, etc.) est une donnée à prendre en compte. C’est un choix que chacun fait en son âme en conscience et qui est souvent guidé par la préoccupation du bien-être de l’enfant plus que par un désir d’excellence.
Faut-il revenir à l’école du passé ou tout changer ?
Le deuxième débat qui arrive souvent à nos oreilles oppose une école du passé prodiguant un bon niveau à une école qui, aujourd’hui, serait dégradée au point de « fabriquer des crétins » (expression de Jean-Paul Brighelli, voir note 2). Aujourd’hui, peut-on vraiment revenir aux méthodes de l’ancien temps, qui soi-disant produisaient de meilleurs résultats, quand on prend en compte les progrès faits par les neurosciences lors des vingt dernières années ? La réponse est clairement NON. Les découvertes sont telles, les outils à notre disposition révolutionnent tellement les méthodes d’apprentissage qu’il n’est clairement plus possible de revenir en arrière. Il faut complètement renouveler les méthodes d’apprentissage.
Même si la théorie de la guimauve a été invalidée (voir note 4), elle a mis en valeur l’ingrédient principal d’un apprentissage efficace : l’inhibition cognitive. C’est ce qu’ont cherché à nous montrer plusieurs psychologues dans les années 2010-2020 : « Nous savons qu’il existe deux circuits qui traitent l’information dans le cerveau (Antonio Damasio), ou deux routes cérébrales : l’une basse, rapide, émotionnelle, qui opère à notre insu, automatiquement et sans effort, à une vitesse incroyable, l’autre haute, lente, rationnelle, qui passe par des systèmes neuraux qui travaillent méthodiquement, étape par étape et avec effort, et elle est consciente. (…) La théorie proposée par Olivier Houdé, Professeur de psychologie à l’Université de Paris, auteur du livre L’inhibition au service de l’intelligence, 2020, va dans ce sens : la clé de notre intelligence serait une faculté qui nous permet de bloquer nos pensées intuitives pour activer une pensée rationnelle et logique, et cette capacité serait l’inhibition cognitive8. »
Concrètement, par exemple, la méthode de lecture globale relève de la première route cérébrale : rapide, automatique, sans effort (les pensées intuitives). Il en est de même des exercices de fluence à visée non diagnostique9. Ce sont les méthodes de ce type qui ont fait des dégâts dans le système éducatif. A rebours, le regain de mode connu ces dernières années par la méthode Montessori s’explique probablement par le fait qu’elle emprunte l’autre route cérébrale : lente, méthodique, avec effort, consciente (la pensée rationnelle et logique). Ce qui la caractérise avant tout, c’est de faire comprendre les concepts abstraits à partir d’objets et de situations concrètes : l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, par exemple, passe par des cartes d’apprentissage qui permettent à l’enfant d’acquérir une véritable conscience phonologique10 et de prendre pleinement conscience de la correspondance entre les phonèmes et les graphèmes11. Pour les mathématiques également, on connaît par nos enfants la très réputée méthode Singapour, qui est une compilation de plusieurs méthodes pédagogiques basées sur les perceptions concrètes, notamment la méthode Montessori. Les manuels scolaires les plus répandus ne se privent pas d’utiliser ces pédagogies qui ont fait leurs preuves sans en citer les inspirateurs (ce serait sans doute infamant d’être associé à un courant de pensée libertaire qui en fait ne l’est pas).
Au-delà de la résurgence de méthodes anciennes privilégiant l’analyse, la pensée rationnelle et la conscientisation (métacognition), les techniques d’apprentissage conseillées par les neurosciences devraient faire partie de la culture individuelle et a fortiori de celle des enseignants. C’est malheureusement loin d’être généralisé. A chacun donc d’ouvrir la voie et de s’aventurer sur les chemins que nous commençons à défricher ici. Pour s’informer et se former sur le fonctionnement du cerveau et les techniques qui, selon les dernières études neuroscientifiques12, permettent d’optimiser la mémorisation, la compréhension d’énoncés complexes, la créativité, qui sont encore les privilèges de l’esprit humain (voir, sur ce site, l’article « Machina ex machina : une première rencontre »), voici quelques pistes : l’ouvrage Mets-toi ça dans la tête ! Les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives, Éditions Markus Halter, 2016 ; une vidéo de Science Étonnante ; un tutoriel très drôle sur la révision espacée ; la synthèse en anglais d’une étude sur les stratégies d’apprentissage ; l’association Cogni’classes… Gardons l’esprit critique et explorons !
Trois types d’école, mais une infinie diversité : apologie du cas par cas
Le dernier débat à éclaircir est celui qui viserait à opposer d’office école publique, école privée sous contrat et école privée hors contrat. Il est difficile de condamner d’office un de ces systèmes car ces institutions sont faites de la diversité des êtres humains qui la composent. L’impulsion du chef d’établissement reste déterminante. Les écoles privées qui n’ont pas signé de contrat d’association avec l’État sont plus libres que les autres, ce qui peut inquiéter certains parents. Cependant, la plupart suivent le programme de l’Éducation Nationale et préparent au bac, car peu de parents ne souhaitent pas pour leur enfant l’intégration dans le système social dominant. Ces écoles « libres » sont tellement diverses qu’il est difficile de les juger sans les avoir fréquentées : écoles parentales basées sur une pratique religieuse régulière, écoles religieuses strictes sans mixité garçons/filles, écoles laïques de type démocratique où les enfants choisissent ce qu’ils apprennent, forest schools où les enseignements sont délivrés autant que possible en extérieur, écoles Montessori ou Steiner-Waldorf, écoles pour surdoués, écoles pour troubles de l’apprentissage… tout est possible ! Il faut également savoir qu’il y a des écoles publiques ou des écoles privées sous contrat avec l’État qui sont elles aussi dédiées à des publics spécifiques (troubles de l’apprentissage, décrochage scolaire, etc.) ou à des projets expérimentaux (pédagogie Freinet, « lycée autogéré » devenu « lycée innovant », etc.). Vive la liberté pédagogique ! Vive la liberté d’enseignement !
- Pour comprendre les problèmes épistémologiques que pose la théorie d’Howard Gardner, voir par exemple cette synthèse ou celle-ci, plus récente (article faisant partie d’une collection plus large sur un ensemble de neuromythes) ↩︎
- Outre l’ouvrage-phare de Jean-Paul Brighelli, La Fabrique du crétin (premier volet : Mort programmée de l’école, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2005 ; deuxième volet : Vers l’Apocalypse scolaire, Éditions de l’Archipel, 2022), nous trouvons ici une liste édifiante de livres partageant le même constat. ↩︎
- Une partie des vidéos détaillées du travail qu’elle a mis en place dans cette classe sont librement accessibles : vie pratique, géométrie, mathématiques. ↩︎
- Le test du marshmallow ou expérience de la guimauve est une étude sur la gratification différée conduite en 1972 par le psychologue Walter Mischel de l’université Stanford. Aujourd’hui remise en cause, cette théorie a tout de même popularisé l’importance des capacités d’inhibition et de la maîtrise de soi dans l’éducation. Qui encouragerait un enfant à succomber à un plaisir immédiat et éphémère au détriment d’un bienfait plus gratifiant et plus durable ? Pour une vue d’ensemble, nous nous laisserons aller à l’écoute d’une chronique humoristique et au visionnage de l’expérience en vidéo. Pour une approche plus scientifique, nous pouvons consulter l’article « Cognitive and attentional mechanisms in delay of gratification » sur le site de l’American Psychological Association et « Revisiting the Marshmallow Test: A Conceptual Replication Investigating Links Between Early Delay of Gratification and Later Outcomes » sur le site de la National Library of Medicine des Etats-Unis. ↩︎
- Pour aller plus loin : Joceran Borderie, « De la performance individuelle à la performance
collective » ; « Mise en évidence du flow perçu par des étudiants au cours d’un travail collectif : l’homo sapiens retiolus est-il un épicurien de la connaissance ? » (Heutte, 2010) ;
« Le FLOW : l’expérience optimale ou autotélique (Csikszentmihalyi, 1990, 2004, 2005) » ↩︎ - Voir notamment l’article cité ci-dessus : « Le FLOW : l’expérience optimale ou autotélique » ↩︎
- Le collectif C2C propose des outils et des référentiels de compétences pour les mettre en place.. Une vidéo de présentation en six minutes est proposée. ↩︎
- Un article de la consultante Carmen SERGHIE LOPEZ (CEFRO Consultant) est une mine d’or pour comprendre le chemin à prendre pour éduquer nos esprits ; la consultante s’appuie sur un numéro spécial de la revue La Recherche dédié au cerveau (2020), qui lui-même s’appuie sur les livres suivants : Antonio Damasio, L’Ordre étrange des choses. La vie, les émotions et la fabrique de la culture, Odile Jacob, 2017 ; Olivier Houdé, L’Inhibition au service de l’intelligence, PUF, 2020 ; Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2. Les deux vitesses de la pensée, Flammarion, 2012. Concernant le concept de métacognition théorisé par John Flavell, les notes de cours de François Guillaumette nous permettent d’en saisir rapidement les enjeux. ↩︎
- Exercice qui consiste à lire un texte le plus rapidement possible en temps limité chronométré, la plupart du temps une minute. Pour comprendre les limites de cet exercice et pourquoi :
Roland Goigoux, « L’engouement pour la fluence » cité par Guillaume Bousquet, Lecture : fluence et exercices de rapidité, est-ce une bonne idée ? ; voir aussi : « Est-ce que les ateliers de fluence sont efficaces ? (Epidsode 4) » ↩︎ - Il s’agit de parvenir à discriminer parfaitement les sons que l’on entend dans les mots. Une série d’exercices permet à l’enfant, dès l’âge de deux ans, de devenir progressivement conscient des sons des mots. Au début, on joue au jeu « Mon petit oeil voit un objet qui commence/finit par le son… », on apparie des cloches ou de petits instruments, pour finalement en venir à l’écriture des sons grâce aux lettres rugueuses et à l’écriture dans le sable, l’aspect sensoriel étant déterminant pour la fixation des informations dans le corps de l’apprenant. ↩︎
- Les phonèmes sont les sons que l’on prononce et les graphèmes les signes que l’on écrit. En français, un phonème peut correspondre à plusieurs graphèmes ; c’est pourquoi on utilise dans la pédagogie Montessori des cartes reproduisant les « graphèmes complexes » (cartes vertes), par exemple « ou » pour le son [u]. ↩︎
- Synthèse des recherches de Stanislas Dehaene dans la revue Paris Tech. ↩︎