Robert F. Kennedy Jr : redonner la santé à l’Amérique

Kennedy n'est pas un nom comme les autres. Robert F. Kennedy Jr assume avec honneur l'héritage laissé par son père et son oncle JFK. Mais comment peut-on rejoindre le camp de Trump quand on est issu d'une lignée historique de Démocrates ? Explications...

Qui est donc Robert F. Kennedy Jr et pourquoi se rallie-t-il à Trump ?

Il est difficile, voire impossible, de parler de Robert Francis Kennedy Jr sans évoquer le parcours de son oncle, John Fitzgerald Kennedy – le légendaire JFK.

À 43 ans, John Fitzgerald Kennedy remporte l’élection présidentielle américaine de 1960 et devient le plus jeune président élu des États-Unis, et également le plus jeune président à mourir, moins de trois ans après son entrée à la Maison-Blanche, à l’âge de 46 ans. Il laisse son empreinte dans l’histoire des États-Unis par sa gestion de la crise des missiles de Cuba, son engagement pour le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, son opposition à la construction du mur de Berlin, sa politique d’égalité des sexes et son assassinat. Il soutient aussi publiquement le mouvement afro-américain des droits civiques et l’intégration des minorités dans la société.

Son frère, Robert Francis Kennedy, le père de Robert Francis Kennedy Junior, est procureur général des États-Unis (ministre de la Justice) de 1960 à 1964 et également candidat à l’élection présidentielle américaine de 1968 quelques années après la mort de son frère John. Ainsi se poursuit le destin si particulier de la famille Kennedy, car Robert est aussi tragiquement assassiné au cours de sa campagne.

Un avocat qui fait condamner les pollueurs

C’est dans ce contexte dramatique que Robert F. Kennedy Jr, seulement 14 ans à l’époque, tente de trouver sa place dans le monde. Dans plusieurs de ses interviews, il évoque ouvertement avoir sombré dans l’addiction à l’héroïne moins d’un an après le décès de son père et avoir vécu quatorze ans dans cet enfer. A 29 ans, il arrive à s’en sortir et faire des études brillantes, entre autres, à la London School of Economics et Harvard. Il devient avocat. Étant depuis son enfance quelqu’un qui adore la nature et les activités en plein air, il commence à s’intéresser à la protection de l’environnement. Au milieu des années 1980, il rejoint deux organisations à but non lucratif axées sur la protection de l’environnement : Riverkeeper et le Natural Resources Defense Council. A travers une série de procès et par un travail acharné, Kennedy a pu aider ces organisations à tenir pour responsables les plus grands pollueurs de l’Hudson et les obliger à procéder à un travail de nettoyage conséquent. L’Hudson était devenu tellement pollué qu’une longue tradition de pêche était sérieusement mise en péril et la quantité de polluants chimiques était telle que la rivière prenait littéralement feu.

Le nom de Kennedy a certainement permis d’attirer un peu plus l’attention sur ce sujet et de dénoncer la pollution industrielle. Cette affaire a propulsé Kennedy sur le devant de la scène médiatique. Il était invité partout et s’exprimait publiquement dans des universités, des émissions radio et de nombreuses interviews. Il a aussi co-écrit un livre avec John Cronin sur le sujet. Il est devenu le Monsieur Environnement des États Unis !

Monsanto ? Même pas peur !

N’étant pas du genre à se reposer sur ses lauriers, Kennedy a poursuivi son parcours d’avocat et fait face au géant de l’agro-industrie, Monsanto. Il est l’un des avocats de Dewayne Lee Johnson, qui a gagné un procès historique contre Monsanto en 2018 où l’entreprise sera condamnée à verser au plaignant 289 millions de dollars. En effet, en 2014, Dewayne Lee Johnson a été diagnostiqué d’un cancer incurable du système lymphatique. Dans son travail, il vaporisait – parfois des centaines de litres à la fois – du Roundup et surtout sa version professionnelle, le Ranger Pro, désherbants de Monsanto contenant du glyphosate, substance soupçonnée d’être cancérigène. Après des années de procès, Dewayne Lee Johnson sort victorieux de ce combat et un lien indéniable entre son cancer et le produit Monsanto est établi.

Au cours de sa carrière, Kennedy s’établit en tant qu’avocat militant en se rangeant du côté des plus faibles afin de faire barrage aux pouvoir écrasant de l’industrie et également à l’État. Les procès concernant la pollution de l’Hudson et les produits de Monsanto sont peut-être ses combats les plus connus, mais il y en a tant d’autres. Il n’a jamais craint de se salir les mains, ni de participer à des manifestations, par tous les temps, même si cela devait se solder par un passage en prison. Pour en savoir plus, visitez son site.

Au tour de l’industrie pharmaceutique

Au début des années 2000, il est abordé par plusieurs mères d’enfants autistes, notamment Lyn Redwood. Lyn est infirmière pédiatrique et son mari est médecin. Lyn a déjà fait part de ses observations et ses recherches auprès des instances publiques et a co-écrit l’article scientifique intitulé : « Autism : a novel form of mercury poisoning » en 2001. Après avoir observé une régression subite de leur enfant peu de temps après la vaccination, ces parents, à la suite de plusieurs années de recherches et de lectures, ont fini par soupçonner un lien entre le mercure contenu dans les vaccins (sous forme de thiomersal) et l’autisme de leurs enfants. En écoutant Robert F. Kennedy Jr parler publiquement de pollution et des taux trop élevés de mercure dans le poisson, ils se disent qu’il est l’homme qui leur faut pour faire la lumière sur cette affaire.

Un peu frileux au début, Kennedy accepte avec réticence de discuter avec eux et de lire les documents scientifiques qu’ils ont dénichés. Pour lui, c’est un point de non-retour dans sa carrière. En prenant ce sujet à bras-le-corps, son image publique change presque instantanément. L’industrie pharmaceutique est immensément puissante aux États Unis et verse plus en dépenses publicitaires qu’aucune autre industrie aux chaînes de télévision américaine. En étant des sponsors très importants pour les médias, ils influencent de manière indirecte les contenus partagés avec le public.

Malgré tout, Kennedy lance, en collaboration avec Lyn Redwood, the WORLD MERCURY PROJECT (le projet mondial sur le mercure) en 2016, une organisation de défense de la santé publique qui se consacre à mettre fin à l’exposition au mercure neurotoxique présent dans le poisson, les produits médicaux, les amalgames dentaires et les vaccins. C’est un vaste projet qui se solde par beaucoup d’opposition et des accusations d’être antivaccin. Cependant, le World Mercury Project a gagné suffisamment de terrain pour déranger et participer à quelques changements dans les mœurs des industriels. La plupart des vaccins proposés au bébés aujourd’hui, ne contiennent plus de mercure (sous la forme thiomersal), même si son utilisation persiste dans le vaccin contre la grippe. Disons que la faute « mercury » n’est qu’à moitié avouée par l’industrie elle-même encore aujourd’hui.

Children’s Health Defense

L’aluminium, une autre neurotoxine bien connue, adjuvant dans la plupart des vaccins disponibles aujourd’hui, reste un sujet controversé et débattu, mais non résolu à ce jour. Le nombre de vaccins augmente année après année et dans certains pays et États (notamment la France), un grand nombre de vaccins est obligatoire pour pouvoir aller à l’école. L’exposition des enfants à cet adjuvant, mélangé à d’autres substances chimiques, augmente naturellement lorsqu’on multiplie les doses des différents vaccins et que de nouveaux vaccins se rajoutent aux anciens. Pourtant, des études sur l’effet de la multiplication des injections pendant la première année de vie des bébés, « l’effet cocktail », a été très peu étudié à ce jour.

Au bout de quelques années, The World Mercury Project change de nom et devient Children’s Health Defense (Défense de la santé des enfants), une organisation alertant sur les polluants et les expositions aux produits dangereux qui menacent la santé des enfants : les pesticides, les neurotoxines dans les produits alimentaires et médicaux, les aliments transformés, les ondes électro-magnétiques et bien d’autres. Kennedy est depuis de nombreuses années le directeur de Children’s Health Defense.

En 2020, à l’arrivée des confinements, des masques, des fermetures d’écoles et ensuite des vaccins ARNm, développés hâtivement et mis sur le marché sans avoir été testés suffisamment, l’organisation de Kennedy s’exprime naturellement sur ce sujet et va à l’encontre du « consensus » qui dit qu’il faut « coûte que coûte » confiner, masquer et vacciner. Quand les obligations vaccinales arrivent, poussant des gens à se faire vacciner contre leur gré, Kennedy se déplace jusqu’en Europe en défenseur des droits fondamentaux bafoués par ces obligations dans de nombreux pays. Il intervient lors d’un grand rassemblement en Allemagne pour encourager les populations à résister à cette pression et tenir bon. Il maintient que ceux qui souhaitent se faire vacciner devraient pouvoir le faire, mais que ça ne devrait en aucun cas être obligatoire, particulièrement avec un produit nouvellement arrivé sur le marché, à peine testé. Il rappelle les nombreux procès faits aux fabricants de médicaments, qu’indemniser les personnes malades blessées par leurs produits fait partie intégrante de leur « business model » et que toute cette industrie souffre d’un taux de corruption majeur, avec des lobbies parmi les plus puissants au monde.

Une censure exigée par le gouvernement américain !

Le gouvernement américain exige la censure des contenus de Children’s Health Defense sur YouTube, Facebook, Twitter et Instagram afin d’invisibiliser cette opposition venant d’une organisation qui, avec les années, a pris de l’ampleur et gagné en popularité. En partie pour contrer cette censure et porter la cause des enfants dans les médias, Kennedy annonce en 2023 sa candidature aux élections présidentielles. Rejeté par le parti démocrate avec Biden en tête, il décide de se présenter comme candidat indépendant. Il constate aussi qu’il ne reconnait plus le parti démocrate de son enfance qui, traditionnellement, se battait pour l’égalité des chances, la liberté d’expression et contre l’impunité des industriels et des lobbies de la guerre.

Sa candidature est d’abord entièrement ignorée par les médias mainstream, mais lorsqu’il gagne du terrain, les grandes chaines se voient dans l’obligation d’évoquer sa campagne. Les médias soutiennent qu’il n’a aucune chance en tant qu’indépendant, qu’il va « gâcher » les élections en pénalisant les deux autres candidats, qu’il est à moitié fou (oui, le journalisme au sommet de son art), etc. Le gouvernement de Biden lui a longtemps refusé la protection qui est normalement fournie gratuitement à chaque candidat présidentiel et CNN a trouvé une excuse afin de l’exclure du débat présidentiel et n’inviter que Trump et Biden.

La vérité est que, dans les sondages, son score ne faisait que progresser et qu’il devenait de plus en plus difficile à ignorer.

Au cours de sa campagne, il découvre que deux de ses principaux conseillers dans le domaine des maladies chroniques et de l’obésité, Casey Means (ancienne chirurgienne de Standford School of Medecine) et son frère Calley Means (lobbyiste) sont devenus aussi les conseillers de Trump en matière de santé. Casey a récemment sorti un livre qui s’appelle « Good Energy – The surprising connection between metabolism and limitless health” (Good Energy – Le lien surprenant entre le métabolisme et la santé illimitée) où elle réclame une médecine plus holistique et un focus sur l’alimentation plutôt que sur la chirurgie et les médicaments. Elle maintient que la cause profonde de l’obésité et l’épidémie de maladies chroniques qui ravagent son pays vient d’une alimentation de mauvaise qualité, car hyper transformée, et toxique. Elle soutient que Big Agriculture et Big Pharma se sont alliés pour rendre les Américains accros à certaines substances et toujours en consommer plus, ce qui les rend malades et ensuite dépendants des médicaments à vie.

Elle évoque également l’échec total des différentes administrations de santé aux États Unis, FDA, CDC, NIH, etc., dont la mission est de contrôler ces industries et protéger la population. Elles sont en grande partie financées par les mêmes industries qu’elles sont censées superviser et la corruption a atteint des nouveaux sommets ces dernières années, aboutissant à ce que Kennedy appelle la « corporate capture » des instances publiques (la mainmise des entreprises sur les institutions publiques).

Soutien de la campagne de Donald Trump

Récemment, Trump a contacté Kennedy et après quelques longues échanges, Kennedy a annoncé, à la surprise générale, qu’il souhaitait suspendre sa propre campagne et apporter son soutien à la campagne de Trump. Rien ne semblait plus improbable. Kennedy vient d’une longue lignée de démocrates, toute sa famille est démocrate, sa femme, ses enfants…la plupart de ces sympathisants aussi.

Dans un long discours adressé à ses sympathisants, il explique son choix en détail. Il évoque sa profonde déception de voir le parti démocrate dévier de ses valeurs traditionnelles et pourquoi il n’imagine pas pouvoir collaborer avec Kamala Harris (qui d’ailleurs a refusé tous ses appels). Il maintient que ses avis sur plusieurs sujets diffèrent de ceux de Trump et que les deux se sont mis d’accord pour pouvoir se critiquer mutuellement, même en « jouant dans la même équipe ».

Au-delà de leurs différences, il est désormais convaincu que les deux peuvent s’entendre sur un sujet primordial et c’est, bien sûr, le sujet de la santé des enfants et la nécessité d’agir dans ce domaine. Vous pouvez lire les dernières minutes de son discours ici (transcrit et traduit en français).

Ne souhaitons-nous pas voir entrer en politique des personnes qui œuvrent au service des autres ?

La candidature de quelqu’un comme Kennedy ne peut pas nous laisser indifférents. Car en réalité, ne rêvons-nous pas tous de voir plus de personnes dans la vie politique qui ont longuement servi leur communauté, qui se sont battus pour les moins bien lotis, pour les causes nobles auxquelles ils croient ? Pourquoi pas, un ministre de la Santé qui a passé sa vie à soigner des patients à l’hôpital public, à tenir la main de ses patients et s’assurer qu’ils sont dignement accueillis à l’hôpital. Un ministre de l’Environnement qui pendant des années a bataillé pour exposer et tenir pour responsables des gros pollueurs et qui refuse de voler en jet privé pour ses propres déplacements. Et pourquoi pas un ministre de l’Éducation qui a travaillé avec des enfants, qui sait ce que c’est une école et le quotidien des professeurs et des élèves et, bien sûr, un président qui, au lieu d’avoir fait fortune dans une banque pour son propre compte, a su montrer par son travail et son parcours, son dévouement au pays, à sa nature, à son agriculture, et surtout, surtout, aux plus démunis dans la société.

Ne souhaitons-nous pas voir entrer en politique des personnes qui n’ont pas passé leur temps à s’élever dans l’administration, mais qui ont plutôt mis leurs connaissances, leur talent ou leur vocation au service des autres ?

Dans un paysage politique où le paradigme droite-gauche, républicain-démocrate, perd en substance, est mis sens dessus dessous et où la séparation des deux s’avère désormais brouillée et floue, tout peut arriver. Quand un Kennedy, incarnant les valeurs traditionnellement démocrates plus que n’importe qui aux États Unis, vient dans le camp républicain, même les médias ne savent plus comment le prendre. Est-ce que Trump, vu par certain comme le pire des maux, arrivera à adoucir son image à travers le mouvement Kennedy « Make America Healthy Again » (Redonner la santé à l’Amérique) ? Et plus important encore, restera-t-il fidèle à ses promesses s’il est réélu ?

Une chose est sûre, les enfants des États Unis et tous les enfants de ce monde, mériteraient de récupérer des rivières propres, de la nourriture propre, un air propre et une médecine éthique où les intérêts financiers ne priment plus sur la santé des gens. Dans cette optique, nous ne pouvons qu’encourager la mission de Robert Francis Kennedy Junior et lui souhaiter bon vent.

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