La peur : émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger ou d’une menace
En mars 2020, quelques jours avant le confinement, je mangeais au restaurant avec une amie, riant de ces rumeurs alarmistes, qu’est-ce donc encore que cette invention ? Et puis, brutalement, le confinement est arrivé. Les rayons du supermarché se sont vidés, nous n’arrivions plus à trouver nos pâtes préférées, ni d’autres marques d’ailleurs. Je me souviens avoir fait la remarque à mon fils, qu’il allait devoir manger des légumes pour survivre. Les clients, hagards, rasaient les murs d’un pas pressé, le nez dans leur écharpe. Les regards étaient fuyants, l’autre était devenu un ennemi, nous étions en guerre. J’ai eu peur à mon tour et j’ai mis mon nez dans mon écharpe.
Une vie ordinaire
Le matin, j’essayais de me ménager du temps pour faire cours à mon fils de neuf ans. Je lui ai appris les fractions, je n’en suis pas peu fière ! J’ai découpé avec lui des centaines de bouts de papiers pour lui expliquer le concept. L’après-midi, les écrans s’occupaient de lui pendant que je travaillais. Mon mari donnait rendez-vous à ses clients sur le parking d’Auchan, muni d’une autorisation dûment remplie et échangeait des pièces comptables sur le capot des voitures. Quand il y avait du vent, tout s’envolait et c’était une véritable galère. Le soir, j’applaudissais les soignants à 20 heures. J’avais peur, tellement peur. De respirer dehors, de croiser des gens dans la rue, de toucher les emballages des produits dans les rayons des supermarchés. Tous les soirs, j’écoutais le nombre de morts du Covid, des centaines, des milliers, pendant qu’une peur primitive s’emparait de moi. J’avais peur de tomber malade et de mourir et pire encore, j’avais peur que mes enfants et mon mari tombent malades et meurent. Pour conjurer le sort, j’ai décidé de répondre à la mort par la vie, en agrandissant la famille. Comme je ne pouvais le faire naturellement, j’ai adopté un chat, un vrai chat de confinement, peureux et associable, un être supplémentaire à aimer.
Dans ces heures sombres, j’étais encore sous l’influence des médias, je pensais, naïvement, que notre gouvernement ne voulait que notre bien. J’étais contaminée, non pas par un virus, mais par les émotions des autres et je n’arrivais pas à m’en extirper. Il a fallu l’arrivée de l’injection expérimentale et ses effets secondaires sur mes proches pour que je comprenne que cette peur avait servi à nous conditionner à accepter l’inacceptable …