Quand je portais encore ma peau de mouton et que je voyais les petites bouilles masquées de nos enfants, mon cœur se serrait et les larmes me montaient aux yeux. A l’époque, pourtant rompue aux gestes barrières et convaincue de l’utilité du masque, j’avais déjà la certitude qu’il ne fallait pas toucher aux enfants. C’était de l’ordre du sacré, les enfants ne devaient pas être masqués.
Aujourd’hui, la colère a remplacé la tristesse. Le gel qui brûle les petites mains, le port du masque en continu, les tests à répétition, les discours anxiogènes et culpabilisants, les enfants n’ont plus peur du loup, ils ont peur du test naso-pharyngé.
Mon fils de 11 ans n’y a pas échappé, ses yeux lui brûlent tous les jours et il doit maintenant prendre un traitement pour continuer à porter le masque. Je lui ai parlé longuement, je lui ai proposé d’aller voir un docteur afin d’obtenir une exemption de port du masque pour raisons médicales, j’étais prêtre à me battre, à en découdre. Mais il a refusé. Il m’a expliqué qu’il ne voulait pas être le seul à ne pas porter de masque. Il ne veut pas être différent, sinon il risque d’être harcelé. Et puis pourquoi aurait-il cette chance et pas ses copains ?
Je suis tellement en colère, le plan est machiavélique. Ils sont en train de transformer nos enfants en petits agneaux.
D’ailleurs, comment mon fils arrive-t-il à gérer deux discours différents dans la même journée ? Il entend dire par ses professeurs que « nous en sommes arrivés là » à cause des non-vaccinés. Ainsi, il rentre à la maison avec l’idée qu’il porte le masque toute la journée à cause de moi et me demande, légitimement, des comptes. D’autres fois, il ramène avec lui la peur ambiante et cherche à se rassurer de façon inattendue, en portant son masque dans la maison, devant moi, guettant ma réaction et simulant une peur excessive. Certains jours, il m’interroge sur la dangerosité des vaccins, lisant attentivement les tracts que je distribue. Il a peur pour un de ses copains qui vient de se faire vacciner. Ainsi, il grandit en prenant dans la même journée plusieurs douches chaudes et froides. En voyant les adultes de son entourage se quereller et en se demandant au final, qui a raison ?
Que nos petits agneaux trouvent la force en grandissant de jeter à terre leur peau de mouton !
Pour aller plus loin : Le bilan psy des Mamans Louves « L’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale des enfants et des jeunes »
Ce bilan décortique « l’extraordinaire banalisation de la maltraitance sur nos enfants en milieu scolaire », maltraitance « dictée par la peur non maîtrisée des adultes ». Même si « les enfants ont donné l’illusion de s’adapter à ce qu’il leur a été imposé » grâce à leur capacité à rassurer les adultes, le protocole sanitaire n’en reste pas moins dommageable pour tous les enfants, petits et grands.
Élisa Berté