Octobre n’est pas tout rose !

« Octobre rose » est un vrai succès populaire et, disons-le, une fête ! Une fête et rien de plus ? Un buzz pour « normies » ? L’occasion de donner, se donner (marche, course à pied), se retrouver voire s’éclater dans un bel élan collectif ? Tout cela en se sentant investi d’une mission au nom du Bien ?

Un vrai succès populaire

Octobre rose est une campagne née aux États-Unis et lancée en France en 1994 par le groupe cosmétique Estée Lauder et le magazine Marie Claire pour promouvoir le dépistage du cancer du sein (et leur business, qui sait ?). C’est aujourd’hui un « événement » populaire, relayé, soutenu (exploité, qui sait ?), par des pharmaciens et autres professionnels de santé, des collectivités locales, des associations de toute nature, des influenceuses (telle l’infortunée Caroline Receveur), des entreprises en quête de pinkwashing, et j’en passe…

Le fait est que le petit ruban rose est hyper tendance ce mois-ci ! Un vrai succès populaire et, disons-le, une fête ! Une fête et rien de plus ? Un buzz pour « normies » ? L’occasion de donner, se donner (marche, course à pied), se retrouver voire s’éclater dans un bel élan collectif ? Tout cela en se sentant investi d’une mission au nom du Bien ?

Pas si vite. Cela, c’est la mousse (opération de marketing, bons sentiments, Festivus festivus), mais derrière il y a la cause, présumée noble, altruiste et scientifique. Eh bien, on se rend compte en creusant un peu que cette cause, elle n’est pas entendue et qu’on nous vend du rose comme on nous vendrait du rêve !

Un dépistage qui pose question

Les Décodeurs du Monde (qui ont, il fut un temps, semblé faire un travail honnête, j’en suis resté comme deux ronds de flan) publient ainsi en 2018 un article circonstancié consacré à la prévention du cancer du sein.
Il en ressort que les risques induits par un dépistage mammographique étendu, voire systématisé, sont nombreux : surdiagnostic de cancers (jusqu’à 20% voire plus selon certaines études), surtraitement (chimiothérapie, rayons, voire ablation du sein parfois inutiles), risque de cancers dits d’intervalle, cancers radio-induits (exposition à des rayonnements lors des mammographies pouvant augmenter la probabilité de futur cancer surtout chez les femmes jeunes), et, ce n’est pas le moindre, conséquences psychologiques (douleur, anxiété face aux résultats, multiplication des examens complémentaires tels qu’échographie, biopsie, etc.).

Or, tout le propos d’Octobre rose est de rendre le dépistage plus fréquent, plus systématique, et de le promouvoir auprès de femmes de plus en plus jeunes.

Un choix éclairé devrait là aussi être la règle

A contrario, le collectif Cancer rose milite pour une information équitable et objective des femmes sur les bénéfices et les risques du dépistage. Cette « association française indépendante de professionnels de santé et de patientes, non subventionnée, sans liens d’intérêts » (à bon entendeur…), délivre de nombreuses informations sur son site, notamment pour permettre aux femmes de faire un « choix éclairé ».

Et puisqu’il faut en venir au fait, demandons-nous ce qui peut mobiliser de tels moyens, une telle ingénierie pour une cause finalement si discutable voire contestable. Dans la vidéo ci-dessous, le cancérologue et chirurgien Gérard Delépine dénonce une véritable « arnaque » basée sur des intérêts politiques et financiers impliquant les autorités publiques de santé, des laboratoires et un ensemble de profiteurs du cancer ! Au détriment des femmes. Décidément, Octobre n’est pas si rose qu’on veut nous le faire accroire !

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