Mercredi 9 mars à 14h00, je me suis rendue à l’angle de la rue Belechasse et Las Cases, où se tenait la manifestation des Mamans Louves, initialement prévue devant le ministère de l’Education Nationale (cet endroit a été refusé, pour des questions de sécurité).
Impossible de résumer en quelques lignes le combat des Mamans Louves ou la maltraitance exercée sur nos petits depuis un an et demi. Les manifestations des Mamans Louves, ce sont toujours des rencontres chargées d’émotion… Une cinquantaine de mamans, de mamies et quelques papas sont présents « pour défendre la cause des enfants, pour les protéger de cette mascarade », résume si bien Pauline. Mais il n’est pas toujours sans conséquences d’afficher ses convictions, comme l’explique Elin, qui s’est faite exclure d’une sortie scolaire avec son fils, car elle avait communiqué sur ses réserves concernant le port du masque, quelques jours auparavant, devant l’école primaire.
Cette levée de masques n’est pas liée au fait qu’en France le gouvernement a décidé de considérer la souffrance de nos enfants. C’est une décision politique qui a été prise.
Alexis, l’organisatrice de l’évènement, donne le ton : « Les mamans ne sont pas suffisamment importantes pour être devant le ministère de l’éducation Nationale. On nous a accordé un bout de trottoir… » Il est vrai que l’endroit est inapproprié pour une manifestation, la pharmacienne du quartier nous le fait savoir en nous demandant de nous éloigner de son entrée.
Alexis pose la question : « Pourquoi le 14 mars ? Est-ce scientifique ? Cette levée de masques n’est pas liée au fait qu’en France le gouvernement a décidé de considérer la souffrance de nos enfants. C’est une décision politique qui a été prise. On ne peut donc s’en réjouir… » Et elle poursuit : « Comme on n’a pas confiance, on suppose qu’ils vont garder le protocole sous le coude. Mais ce n’est pas ce qu’on veut. Plus jamais nos enfants ne doivent être sacrifiés sur l’autel de la politique sanitaire … » Et rappelle que la lettre remise à l’Elysée le 4 novembre dernier à l’attention d’Emmanuel Macron et demandant un débat public pour nos enfants, est restée sans réponse à ce jour. Elle évoque ensuite le douloureux sujet de l’autorité parentale bafouée : « L’accès à l’instruction en famille, l’IEF, est en train de se fermer (… ) Il n’est plus besoin que de l’accord d’un seul parent pour vacciner un enfant, ce qui est une première en matière de droit de la famille », pour conclure avec une prière « Que ce monde à l’envers revienne à l’endroit ! » et une détermination sans faille « Tant qu’on ne sera pas entendues, on continuera » …
Nous demandons des garanties : que cela ne se reproduise pas. Jamais.
La parole est ensuite laissée à Marine, psychologue dans les Yvelines, qui a travaillé en pédiatrie puis en protection de l’enfance. Elle atteste recevoir de nouvelles demandes ces deux dernières années, d’enfants et d’adolescents, de parents qui allaient bien et qui maintenant développent des troubles anxieux, qui sont usés et n’arrivent plus à s’adapter. Elle rappelle la définition de la maltraitance selon la loi Taquet (février 2022) et la compare à ce que vivent les enfants depuis bientôt deux ans, demandant donc que le gouvernement applique son texte à lui-même et entende enfin la souffrance de nos enfants. Rappelons que « Lorsqu’on demande à un enfant de protéger l’adulte, on appelle cela la parentalisation, et on le sait, c’est à l’origine de troubles mentaux une fois adolescents et adultes ».
Je retrouve ensuite Marine, avec qui j’avais échangé avant son intervention, et dont les paroles m’avaient saisie : « Aujourd’hui, nous sommes soulagés qu’enfin les mesures s’allègent, que les sourires reviennent sur les visages des enfants, des adolescents, des parents. Pour autant, allons-nous remercier celui qui nous bat de suspendre son geste quelques instants ? Non. Nous demandons des garanties : que cela ne se reproduise pas. Jamais. »
Élisa Berté
Pour aller plus loin :
La définition de la maltraitance selon la loi Taquet du 7 février 2022 :