Pêcheurs de lune

Tant qu’il y aura des arbres, il y aura des hommes

Cet article s’appuie en grande partie sur le livre de Sabah Rahmani, Paroles des peuples racines, paru chez Actes Sud en 2019 (préface de Pierre Rabhi). Dans cet ouvrage, une vingtaine de représentants de peuples dits premiers ou indigènes s’expriment. Ces gardiens de la nature et des savoirs ancestraux présentent avec fierté leur culture et leurs traditions, mais aussi - avec une douleur contenue - leur difficile confrontation avec la modernité. Ces femmes et ces hommes en appellent à une réconciliation avec la nature autour d’une idée-force (nous tous, humains, avons « la Terre en partage ») et de valeurs comme l’amour, la joie et la compréhension mutuelle.

Le Jeune homme et la mort – chapitres, 28, 29 et 30

La fille était magnifique dans sa courte jupe en daim. Elle s'était assise sur un banc de la terrasse de la Jugendherberge et croisait les jambes de manière à mettre leur beauté en évidence. Elle s'offrait. Elle venait s'offrir au premier français qui l'aborderait. Joubert croisa son regard un instant. Elle ne détournait pas les yeux. C'est le jeune homme qui les baissa, troublé, tremblant déjà. Bon dieu, ce qu'elle était belle ! Il lui suffisait de faire quelques pas, d'aller s'asseoir à ses côtés et il pourrait bientôt caresser ses sublimes cuisses.

Planter des arbres, croire en la vie

L’homme qui plantait des arbres est un court récit en forme de conte écrit en 1953 par Jean Giono. Il est construit autour du personnage d’Elzéard Bouffier, un berger retiré dans un coin inhospitalier de Haute-Provence. Le narrateur le rencontre par hasard en 1913 à l’occasion d’une randonnée dans cette région de moyenne montagne quasi-déserte. Il découvre alors, ébahi, admiratif, le labeur méthodique et acharné auquel se livre le solitaire et opiniâtre Elzéard, qui consiste à planter au fil des jours des milliers et des milliers d’arbres !

Le Jeune homme et la mort – chapitres, 25, 26 et 27

L'absolu. Le désir se permettait d'exiger que l'on réveillât le dragon, de croire que l'on pouvait chevaucher sur son souffle au-dessus du vide. Le désir, c'était déjà jouir, désirer vraiment c'était avoir déjà conquis, avoir ravi, posséder l'objet de son désir. Tu n'obtiendrais que ce que tu veux vraiment dans la vie, que ce que tu désires avec force, dans l'absence de doute. Avoir déjà ravi et ne jamais ravir vraiment. Il suffisait que l'objet de son désir se donnât, cela lui suffisait, l’objet de son désir se donne, alors pourquoi prendre ? Pourquoi apaiser le désir quand il s'agit de désirer sans fin ?

Les Faux de Verzy

Le deuxième volet de notre série sur les arbres est une ballade poétique admirative autour des étranges Faux de Verzy.

Le Jeune homme et la mort, chapitres 22, 23 et 24

C'était lors d'un dimanche semblable à celui-ci qu'il avait croisé pour la première fois toute la famille qui déambulait autour du Lac des Ibis. Il s'en souvenait comme d'une apparition. Les jumelles dans leur splendeur juvénile. A en oublier le père qui était tout de même le personnage principal. Il était tout de suite tombé amoureux des deux filles.

Le Jeune homme et la mort – chapitres 19, 20 et 21

Ce mot de terroriste. Joubert voyait un individu, décidé, une bombe à la main. Comment lui, si pacifiste, si doux, si gentil... terroriste. « Terroriste ! » Parce qu'il avait découvert un trésor et que jamais il ne pourrait y puiser, pensait-il, lui qui se débattait dans le manque de vocabulaire et pataugeait dans l'erreur de syntaxe. Il découvrait que sa propre langue était une langue étrangère. Étranger à sa langue, exilé dans sa langue. Il y séjournerait en clandestin, on ne lui accorderait jamais qu'un précaire droit d'asile, tout au mieux.

Un splendide géant

Le poème que nous livre Julian Dupré en guise d’hommage à « La Pouplie », un peuplier noir du nord de la Champagne à l’histoire singulière, inaugure une série dédiée aux arbres, remarquables ou moins. Il y sera question de milieux, de racines évidemment, d’inspiration voire de mystère et, avant toute autre chose, de Vie.

Le Jeune homme et la mort – chapitres 16, 17 et 18

Joubert se sentit soudain d'une force incommensurable. Invincible. Il eut envie de se mettre nu, de se laisser pénétrer par les éléments. Mordre la terre, saisir le vent, s'accoupler à la foudre, boire les océans.

Le Jeune homme et la mort – chapitres 13, 14 et 15

Joubert avait compris que nul poème, nul roman, nul œuvre ne pourrait lui permettre d'atteindre la beauté extatique qui parfois sans prévenir s'emparait de son âme. Mais, ne lui dites pas que c'était Dieu qui s'emparait de lui, il n'en aurait jamais convenu.

Le couloir de l’Amour 

Me voilà donc avec mon ticket pour l’amour. Je cherche à en déchiffrer le QR code…puis je pousse un soupir de lassitude et je me trouve immédiatement transporté dans un autre pays. C’est un espace ouvert, grand soleil, odeur saline, une grande rue étroite bordée de hauts immeubles dont la moitié sont en ruines.

Moi, bon citoyen…

Et je suis, moi, bon citoyen, fier de notre belle démocratie

Le Jeune homme et la mort – chapitres 10, 11 et 12

Joubert voulait offrir aux pauvres ce qu'ils ne pouvaient pas eux-mêmes désirer, ce dont ils se détournaient. Joubert ne pouvait être qu'un charlatan aux yeux des pauvres parce que ce qu'il voulait offrir, il ne le possédait pas. Un escroc, le jeune homme n'était rien moins qu'un escroc. Un escroc de l'Histoire.

L’important est d’être toujours à l’écoute, toujours en chemin

Nous sommes dans un monde surprenant, un monde de l’instant et de plaisirs impatients. Un monde qui va très vite et en même temps qui est trop lent. Un monde qui avance chaque jour un peu plus vite à reculons, qui dit oui en même temps qu’il nous dit non. Un monde du tout dans le rien, qui se vide et chavire, fait de consommables, un monde qui se consume, un monde d’amertume et de rancœur, un monde malade à la dérive qui ne sait plus qui il est : un monde qui agonise.

Le Jeune homme et la mort – chapitres 7,8 et 9

Joubert était à la recherche d'autres âmes. Sa vanité à lui. Pourtant, il vous aurait dit qu'il ne croyait pas en ce Dieu. Mais il lui tournait autour depuis des années. Il pouvait citer Christ, s'appuyer sur ses paroles. Jamais il n'aurait prononcé le mot âme. Ou alors dans le silence de son être, pour lui-même, parce qu'il n'aurait pas su définir ce qu'elle était.

Chimères

Étaient-ils envolés des tours de Notre-Dame, volés dans un oratoire ou échappés d’un laboratoire ?

Le Jeune homme et la mort – chapitres 4,5 et 6

Il avait cherché la vraie vie pendant toutes ces années. L'amour, la communion avec d'autres êtres. L'amour. Cette chose presque inconnue de lui, qui était même moins qu'un nom jusqu'à ce qu'il ait dix ou onze ans.

Le Jeune homme et la mort – chapitre 1 à 3

La défaite d'un adolescent vient de ce qu'il se laisse persuader de sa misère. François Mauriac
Un feuilleton de Pierre Toré