Un splendide géant

Le poème que nous livre Julian Dupré en guise d’hommage à « La Pouplie », un peuplier noir du nord de la Champagne à l’histoire singulière, inaugure une série dédiée aux arbres, remarquables ou moins. Il y sera question de milieux, de racines évidemment, d’inspiration voire de mystère et, avant toute autre chose, de Vie.

La Pouplie

Pouplie, un nom délicat, venu du patois
Peuplier, populus negro, peuplier noir ;
Pouplie, devenu au gré de sa longue histoire,
Un splendide géant, fier colosse de bois.

Enfants, nous lui rendions visite, tournions
Autour, et caressions son écorce rugueuse.
La Pouplie jouait avec le ciel, ô rieuse,
Et avec nous, qui nous cachions, qui rêvions.

Et, témoin de la ronde des générations,
Des folies humaines hélas, hier et naguère,
Des soldats à ses pieds, des drames et de la guerre,
La Pouplie veille toujours avec compassion.

Phare planté, dressé, si loin des océans
Certes, comme une vigie, emblème du lieu,
Trônant sur les armoiries de Boult, au milieu,
Fierté du village et de ses habitants !

Tourmentée comme son illustre cousin le chêne,
« Celui de qui la tête au ciel était voisine »,
La Pouplie épouse le temps et, des racines
A sa cime, la résilience nous enseigne.

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